L’hypnose ericksonienne qu’est ce que c’est ? 

Par l’étymologie, le terme signifie « état de sommeil» . Voilà qui génère la confusion. Depuis le XIXème siècle James Braid (chirurgien écossais) a employé ce terme pour désigner cet état de semi conscience et ce terme s’est répandu dans la communauté des médecins. Or il ne s’agit pas de sommeil, c’est un état de détente et d’absorption qui créée une immobilité qui ressemble à du sommeil. Et si la grande majorité des personnes sont très immobiles pendant une séance d’hypnose, elles ne dorment pas pour autant. Il peut y avoir une impression de sommeil car l’inconscient se charge parfois de provoquer une amnésie si c’est nécessaire. Mais ce n’est pas du sommeil.

«Faites confiance à votre inconscient» Milton Erickson

Par l’étymologie, le terme signifie « état de sommeil» . Voilà qui génère la confusion. Depuis le XIXème siècle James Braid (chirurgien écossais) a employé ce terme pour désigner cet état de semi conscience et ce terme s’est répandu dans la communauté des médecins. Or il ne s’agit pas de sommeil, c’est un état de détente et d’absorption qui créée une immobilité qui ressemble à du sommeil. Et si la grande majorité des personnes sont très immobiles pendant une séance d’hypnose, elles ne dorment pas pour autant. Il peut y avoir une impression de sommeil car l’inconscient se charge parfois de provoquer une amnésie si c’est nécessaire. Mais ce n’est pas du sommeil.

L’hypnose a longtemps été l’objet d’une mystification, il faut dire que les spectacles aiment à cultiver cette image ! En réalité c’est un état naturel, que tout le monde connaît. Que l’on expérimente lorsqu’on fait quelque chose de routinier, à chaque fois que les pensées s’en vont très loin. Parfois, on se relaxe tellement que l’on entend ce qu’il se passe autour, mais on n’est pas vraiment capable de bouger, en tout cas, on n’en a pas envie du tout. D’autres fois, on conduit sur un trajet très connu, et au moment d’arriver on ne se souvient plus du trajet… D’autres fois on regarde un film, et on s’identifie , on «rentre dans le film», on n’a plus conscience immédiate qu’on est assis sur un fauteuil, on est un personnage du film, pourtant si le téléphone sonne, on est tout à fait capable de répondre, et de revenir ensuite au film. Vous remarquez comme la conscience est flexible ! Elle s’adapte à nos besoins, tout au long de la journée. En hypnose et en cabinet, la personne sait qui elle est, ce qu’elle fait et pourquoi elle le fait et à tout moment si elle le souhaite, elle peut se lever et sortir de la pièce.

On dit que c’est un état modifié de conscience : donc on est conscient. L’état est modifié si on le compare à un état habituel, c’est à dire les perceptions internes, la sensorialité et également les perceptions cognitives. Donc les sensations internes sont différentes. Parfois on perçoit de la légèreté, de la lourdeur, du brouillard, des vibrations, de bizarre etc… Dans un premier temps la détente corporelle, le relâchement, et l’attention se porte sur les sensations internes. On accueille ce qui est. Comme on constate, sans demander autre chose que ce qui est. Puis on focalise l’attention sur les différences de sensations, encourageant les transformations sensorielles, avec une intention bienveillante.

L’état de conscience, c’est une notion extrêmement vague, vous remarquerez que la conscience est très malléable, et quand je parle d’état de conscience habituel… vous imaginez quelque chose qui a un sens pour vous. Une représentation personnelle. Et votre meilleur ami n’a pas du tout la même conscience habituelle…. L’important c’est la modification, c’est à partir de la modification d’état de conscience qu’on obtient l’état modifié de conscience, donc l’état de transe hypnotique.

Sommaire

  • L’hypnose Ericksonienne, qu’est ce que c’est vraiment ?
  • Qui était Milton Erickson ?
  • la PNL ( programmation neuro linguistique ) et l’hypnose Ericksonienne
  • Les caractéristiques du modèle Ericksonien
  • le langage Ericksonien
  • L’hypnose avec transe formelle
  • l’hypnose sans transe formelle
  • Les phénomènes hypnotiques corporels
  • Les phénomènes hypnotiques non corporels
  • L’hypnose, à quoi ça sert ?
  • Profondeur de la transe hypnotique
  • Contrôle et hypnose : y’a-t-il des risques de manipulation ?
  • L’implication du sujet est nécessaire dans sa séance d’hypnose ericksonienne
  • Sommes-nous tous sensibles à l’hypnose ?
  • Peut-on obtenir des résultats rapides en hypnose ?
  • Quels sont les risques de l’hypnose ?

L’hypnose Ericksonienne, qu’est ce que c’est vraiment ?

C’est une forme d’hypnose créée par Milton Erickson.

Qui était Milton Erickson ?

Milton Erickson était un psychiatre et psychologue américain (1901-1980). Incapable de reconnaître les rythmes et les sonorités musicales, daltonien, il est également gravement dyslexique. Paralysé par une poliomyélite à l’âge de 17 ans, il enrichit sa vie intérieure : ses pensées, ses sensations, son dialogue interne, son observation des individus et leur façon de communiquer : les paroles et la gestuelle. Ses observations lui permettent entre autres de modéliser son schéma corporel, d’observer le langage verbal et non verbal.

Il enrichit sa vie intérieure et découvre comment solliciter les ressources de cette part mystérieuse que certains appellent l’inconscient. Ses investigations lui permettent de développer les ressources personnelles inconscientes pour que son corps retrouve sa mobilité.

Il sort de cette épreuve grandit et part à 21 ans sur les lacs du Wisconsin parcourir 1200 miles en canoë avec seulement 5 dollars en poche. Il devient par la suite psychiatre et psychologue et partage ses découvertes pour faire avancer la science.

la PNL ( programmation neuro linguistique ) et l’hypnose Ericksonienne

La PNL est une partie de l’Hypnose Ericksonienne. Dans les années 1970 en Californie, des chercheurs : Richard Bandler et John Grinder, ont étudié les modèles du succès de certains thérapeutes comme Virginia Satir, Fritz Pearl et Milton Erickson. Ils en ont élaboré les modèles du changement cognitif et comportemental de la personne. Partout dans le monde la PNL et l’Hypnose Ericksonienne sont indistincts. Un anglophone s’étonnera qu’en France on considère que ce n’est pas la même chose.

Les caractéristiques du modèle Ericksonien

La posture de l’opérateur est non directive. On négocie avec l’inconscient, et on considère que tout a une fonction positive. Même un symptôme indésirable. La position du sujet est active, il accepte et participe à l’expérience. Il explore l’état modifié de conscience, comme lui appartenant et non comme étant voulu et imposé par l’opérateur. L’hypnose Ericksonienne est très utilisationnelle. L’important c’est le résultat, et qu’il n’y ait pas d’inconvénient à cela.

En hypnose Ericksonienne on se met à la portée de l’utilisateur: son regard sur le monde, ses ressources propres, son univers, ses croyances, ses sources de motivation

On autorise le dialogue avec l’inconscient et on se familiarise avec l’idée de l’accessibilité de l’inconscient et d’un dialogue possible avec cette part, jugée auparavant inaccessible.

le langage Ericksonien

C’est un langage où chacun peut se retrouver, et où l’imaginaire personnel active les processus de changement, sans que l’opérateur ait à dire précisément ce que l’expérimentateur doit faire. C’est flou, et très évocateur pour la personne qui l’entend. L’opérateur s’adresse à l’inconscient avec des mots que le sujet comprend à un certain niveau et l’inconscient à un autre niveau. L’objectif c’est d’activer des processus inconscients sur la thématique exposée. L’idée est d’autonomiser la personne et qu’elle trouve sa solution personnelle.

L’hypnose avec transe formelle

Il y a de nombreuses façons d’entrer dans un état modifié de conscience. Quand il y a une transe formelle, à un moment donné l’opérateur l’annonce et propose certaines pratiques pour induire avec le consentement du sujet un changement d’état interne. Dans ce contexte là, la personne est attentive à toutes les modifications de perception interne, et est invitée à volontairement développer ces transformations en focalisant son attention sur ses sensations corporelles et son monde imaginaire.

l’hypnose sans transe formelle

C’est ce qu’on appelle l’hypnose Ericksonienne conversationnelle, La personne glisse dans un état un peu spécial où elle voit des choses, elle perçoit dans son corps comme si elle y voyageait, le plus souvent les yeux ouverts, passe dans un monde imaginaire, revient plus dans la réalité concrète, repart dans son monde imaginaire etc… C’est très puissant et d’autant plus efficace que c’est une technique très fluide. Quelques fois on l’appelle hypnose sans hypnose.

Les phénomènes hypnotiques corporels

L’hypnose ne serait pas complète (en tout cas beaucoup moins intéressante) s’il n’y avait des manifestations physiques et observables de l’inconscient.

Vous avez sans doute remarqué que parfois les uns ou les autres, nous avons des muscles qui bougent sans que nous ayons vraiment décidé que cela advienne. Des tremblements, des doigts qui s’agitent, une tête qui hoche pour dire qu’on est d’accord, ou qu’on doute etc… tout ceci n’est pas consciemment décidé. L’inconscient manifeste corporellement ses états internes. L’accord, le désaccord, le doute, l’anxiété… C’est grâce à ce langage corporel que les hypnothérapeutes communiquent avec l’inconscient.

Quand la personne est bien absorbée dans son état modifié de conscience, elle entend et sait très bien ce qu’il se passe, rassurez vous, elle est simplement suffisamment relâchée pour que l’on demande à son inconscient de dire s’il est d’accord ou pas avec une proposition. Et comme tout est négociation, son alliance est particulièrement nécessaire. Donc on convient d’un signe pour le «oui» et d’un signe pour le «non». La personne qui vit cette expérience ne bouge pas volontairement et souvent ne sent pas non plus le mouvement. Pour autant l’information fournie est importante.

Selon le même principe on mobilise l’inconscient en jouant avec les sensations de lourdeur ou de légèreté. Ainsi très souvent le sujet a une main qui devient légère et qui s’élève alors qu’il n’a rien fait volontairement. La main s’allège tellement qu’elle tient toute seule en l’air. C’est assez agréable et impressionnant de sentir qu’une part profonde de soi se mobilise et s’investit dans la résolution d’une problématique.

Dernièrement une cliente me disait « quand j’ai senti ma main qui se levait toute seule, ça m’a fait du bien de sentir que mon inconscient prenait le relais par rapport à ce problème. Mon bras a bougé tout seul, je l’ai vu et je l’ai senti et je sais que maintenant mon inconscient fait ce qu’il faut pour permettre une solution positive. Il a compris ce que je lui demandais ».

Les phénomènes hypnotiques non corporels

La personne voit parfois spontanément des choses, des symboles, des souvenirs, des personnes, tout se passe d’une manière très spontanée et surprenante. Cela dépasse l’imaginaire conscient. C’est à un autre niveau. Et les personnes qui reçoivent ces images sont toutes étonnées… j’entends souvent « c’est bizarre, je me demande pourquoi j’ai vu ça… et très nettement !».

L’hypnose, à quoi ça sert ?

L’objectif de l’hypnose, c’est de permettre à la personne de dialoguer avec son inconscient et de lui demander des changements. Des changements émotionnels, comportementaux, de perception de la réalité, agir sur le stressles peursles croyances ou encore le sommeil… En réalité, le vrai objectif, c’est le résultat, l’hypnose n’est qu’un point de passage pour permettre à l’inconscient de trouver ses propres solutions.

Pourquoi on fait tout ça ? Pour changer ses émotions, son comportement, ses performances, sa perception de la réalité… En réalité, le vrai objectif, c’est le résultat, ce n’est pas l’hypnose.

Profondeur de la transe hypnotique

Certains pensent encore que plus un état de transe est profond, et plus le résultat est au rendez-vous. C’est une idée reçue. La plupart du temps on n’a pas besoin d’un état de transe profond pour se créer un symptôme désagréable. Inversement on n’a pas non plus besoin d’un état de transe hypnotique profond pour créer un changement positif.

Les résultats obtenus sont même souvent inversement proportionnels au niveau de transe ! C’est vrai que la profondeur hypnotique est une expérience intéressante, agréable à travailler, mais elle n’est absolument pas nécessaire.

Il se peut, pour certaines pratiques que l’on ait besoin d’atteindre un niveau profond, dans ce cas, on entraîne la personne, et surtout on crée la sécurité dont elle a besoin pour installer une transe hypnotique confortable.

Le paradoxe de l’hypnose c’est l’envie d’une part et de l’autre part, la peur. Je m’explique : très souvent les personnes viennent se disant que puisque c’est puissant ce sera efficace, donc ils ont envie de cette expérience pour l’efficacité. Mais dans la situation elle même, elles éprouvent une peur : «c’est puissant donc il peut se passer des choses qui me dépassent, et même ça doit me dépasser, puisque tout seul je n’arrive pas à changer».

Simple peur de l’inconnu, peur de lâcher prise… envie d’autre chose, mais besoin de contrôler. Tout ceci crée une résistance, nuisible bien évidemment. En réalité l’inconscient veille, et assure la sauvegarde de la personne. Le changement désiré n’adviendra que si l’inconscient le laisse advenir.

Contrôle et hypnose : y’a-t-il des risques de manipulation ?

On dit SOUS hypnose… cette forme de langage témoigne d’une représentation d’un assujettissement. On dit sous anti dépresseurs, sous anesthésie etc… Or en hypnose il n’en est rien.

Encore une fois, l’assujettissement manifeste en hypnose de spectacle entretient l’idée que l’opérateur (hypnotherapeute) va ordonner à la personne de réaliser quelque chose. En réalité, l’objectif est déterminé par le sujet, lui seul sait ce qu’il désire. Ensuite l’opérateur accompagne le sujet vers la réalisation de son objectif. Il n’est jamais question d’assujettissement, de manipulation, d’ordre donné, ou de contrôle de la part de l’hypnotiseur.

Tout ceci est une légende. Non seulement ce n’est pas vrai, mais c’est même le contraire qu’il se passe !

L’implication du sujet est nécessaire dans sa séance d’hypnose ericksonienne

L’opérateur, c’est à dire l’hypnotiseur ou l’hypnothérapeute, (choisissez le mot que vous voulez…) est là pour guider , aider la personne à se détendre, à focaliser, à se transporter dans un “ailleurs”, il propose d’autres points de vue et des stratégies si besoin. Tout se fait dans le dialogue et grâce à la participation active du sujet. Loin d’être contrôlé, le sujet réapprend à s’autonomiser. Il reprend de la liberté, se crée de nouveaux choix et des perspectives plus intéressantes. Il reprend le pouvoir sur sa vie, au lieu de subir ses propres conditionnements anciens.

Sommes-nous tous sensibles à l’hypnose ?

Certaines personnes sont sensibles à l’hypnose et d’autres pas. Nous ne sommes pas tous suggestibles de la même manière, mais nous le sommes tous quand même… la preuve c’est que nous apprenons, et que nous changeons, que nous sommes sensibles à notre environnement et que de ce fait il nous fait évoluer. Il y a de manière universelle une perméabilité du psychisme, si vous reprenez les exemples cités plus haut, le trajet ou le film, on peut dire que chaque personne a vécu cela.

Il est vrai que certaines personnes vont très vite dans un état de transe hypnotique, que d’autres sont plus lentes, que certains vont très profondément, on est tous différents, et c’est normal. Mais peu importe comment on change, l’important c’est de changer n’est ce pas ?

Peut-on obtenir des résultats rapides en hypnose ?

Une thérapie d’hypnose est très différente d’une personne à l’autre, et d’un objectif à l’autre. Il arrive que l’on travaille plusieurs séances sur un sujet. Parfois l’adhésion est telle que les changements vont vite, mais dans certains cas cela peut prendre du temps. Chaque personne a son rythme. L’important c’est d’avancer. J’ai constaté que plus une personne est pressée et moins il y a de lâcher prise, et quelque chose se bloque dans son processus de changement. Inversement si elle se donne le temps, qu’elle s’accorde personnellement une bienveillante patience, alors c’est bien plus facile et rapide. C’est un des paradoxes de la nature humaine. Et la nature humaine est complexe et subtile.

Quels sont les risques de l’hypnose ?

Les personnes épileptiques ne doivent pas faire d’hypnose, car l’état d’épilepsie est assez proche de l’état d’hypnose, même une hypnose Ericksonienne. Et donc ces personnes là pourraient éventuellement entrer dans un état non souhaité.

Pour les personnes atteintes de psychose, pas d’hypnose non plus car il n’y a pas d’efficacité.

Pour tous les autres, au pire, il ne se passe rien, l’objectif n’est pas atteint ou pas suffisamment. Certains pensent qu’il peut être difficile de « revenir », c’est faux bien sur. la conscience est malléable, donc on sort du sommeil comme d’un état hypnotique. Si vous ne présentez pas de contre indications, l’hypnose est sans danger.